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8 avril 2010 4 08 /04 /avril /2010 14:33


Il n’y aurait probablement rien eu sans vous.

 

 

Il n’y a pas de grand homme sans une grande femme.

 

 

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Du 8 au 11 Avril 2010

 

L’émulation, la fraternité, la sincérité, la simplicité, la spontanéité me convainc que notre monde n’est pas si égoïste que l’on nous le fait penser.

La richesse est ailleurs et je suis extrêmement riche grâce à vous tous et toutes.

 

Comme le résume si justement François, je le cite : « Je n'ai pas hésité une seconde à vous accueillir mais je ne pensais pas en retirer autant de satisfaction. Tu as une grande gueule et la langue bien pendue mais cela ne t'empêche pas d'écouter, d'observer et de comprendre les autres avec une grande intelligence (ce qui n'est pas toujours le cas chez les grandes gueules) ».

 

 

Deux jours avant de prendre le départ, une grève surprise m’annonce l’annulation de mon train ; après différentes démarches un compromis fut trouvé : je me retrouverai les fesses sur un strapontin juste à coté des chiottes dans un TGV surchargé, ayant servi de repli stratégique à une multitude de personnes dans la même situation que la mienne.

Soirée FBBGT dont je suis tenu au secret, les différents breuvages se suivent mais ne se ressemblent pas.

 

 

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6h45 du mat, direction Paname aux cotés de « mon » Suisse préféré, mais la grève n’est qu’à ses débuts, les embouteillages nous feront parvenir à la Porte Maillot aux alentours de 9h30. Juste le temps de serrer quelques louches et de jeter nos sacs dans le coffiot du carrosse de Jean-Luc Garcia et le départ est donné.

Jay nous guidera précieusement dans le dédalle des premiers kilomètres de la jungle parisienne. Forest Alex, Pascal Masson, Epy et moi-même formons un drôle de cortège. Le premier but est de rejoindre la Croix de Noailles située à 20 bornes au nord ouest de Paname.

 

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Jean Luc négocia auprès d’une péripatéticienne un prix de groupe, 50 euros pour 4 plumes.

Les heures passent vite, trop vite, nous devons hélas nous résoudre à laisser aux abords d’une gare notre valeureux Epy pour qu’il puisse rejoindre son carrosse et ensuite la Capitale de l’Helvétie. Alex est de précieux conseils, son aisance n’a d’égal que sa simplicité, tout comme moi ma beauté Arghhhhhhh !!!

Malgré son éminente participation au championnat de France des 100 kms, Pascal en négocia 50 à mes cotés auprès de son entraîneur (qui est la femme de Jean Luc et je n’allais pas écrire entraîneuse).

 

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Nous gagnons un peu plus d’aisance une fois la D927 rejointe au nord de Pontoise. Alex et Pascal me chouchoutent, me protègent, tel un leader au sein de son équipe de cyclistes je me repose mentalement.

Une petite bière et nous voilà aux portes de Méru. Vite ! traversons cette agglomération où même les rats se promènent librement en plein jour.

La D927 est l’ancienne route de Paris, la plupart des conducteurs seraient en infraction de vitesse même sur l’autoroute, ça décoiffe et, hélas, de petites croix de bois tapissent les bas côtés des sorties de virages.

20h30 la nuit pointe son pif, je décide de stopper plus tôt que prévu (saloperie de grève) à Ressons l’Abbaye au lieu de St Quentin d’Auteuil. Je n’ai même pas eu le temps d’appeler mon pote Jacky, ce dernier m’a devancé et sera au nouveau rendez-vous avec son « vésicule ».

21h10, on stoppe tout, congratulations, promesses à tenir et conseils précieux ….

70 km

 

 

 

Le froid s’installe, je claque des dents façon Michel Blanc « j’ai les dents qui poussent et je vois des renards ».

Que dire de Jacky ? C’est un psychopathe tout comme moi, son accueil est sans limite, la douche bienfaitrice, alternant sur les jambes eau chaude et eau froide pendant des séries d’une minute histoire de les décongestionner.  Repas royal et voilà déjà minuit qui retentit. Pfffff ! Peu de temps, préparation des sacs, remplissage des gourdes car demain sera, durant une bonne partie de la journée, sans assistance voiture.

5h30, je coupe le sifflet au clairon avant qu’il ne remplisse son office. Dehors il gèle féroce, le choix vestimentaire est simple, un tee-shirt respirant sous une veste sans manche de cyclo à fermeture à glissière, manchons, coupe vent et gants sans oublier le buff vissé sur les oreilles. Je ferai comme la marguerite, je m’effeuillerai au fil des heures.

Superbe nouvelle, la femme de mon pote (tiens c’est le titre d’un film) nous rejoindra en soirée, histoire de récupérer son mari et déposer mes sacs. Cela fera gagner des précieuses heures à Fanfan qui nous rejoindra dans l’après-midi.

 

 

Jacky gare son carrosse au même endroit que la veille au soir.

7h45 gooooooo !!!! Sur les conseils d’Alex je commence par marcher et, au fil des minutes, j’augmente la cadence jusqu’à ce que je ressente l’envie de recourir… Jacky est connu comme le loup blanc dans cette contrée beauvaisienne, les encouragements des automobilistes klaxonnant nous boostent. Nous traversons Beauvais sans encombre aux alentours de 9h00.

 

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Le but est de rejoindre pour le repas de midi Hardivillers où Akira nous attend pour un fameux poulet basquaise (connu dans nos deux régions à présent).

 


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Nous emprunterons un tronçon de la fameuse chaussée Brunehaut sur une vingtaine de kilomètres après une bonne bière rafraîchissante.

C’est à partir de là que j’ai perdu le contrôle de la journée. Nous nous sommes faits rejoindre par une équipe de France 3 qui désirait nous suivre sur une partie de l’étape du jour.

L’arrivé chez Akira fut plutôt remarqué dans cette paisible bourgade. Je rassurais de suite son épouse en lui promettant que nous n’étions pas là pour tourner un film de boules. Deux bonnes bières et une copieuse assiette d’un fameux poulet basquaise et nous reprime le départ accompagnés d’Akira sur une vingtaine de kilomètres.

Aux alentours de 16h30 Fanfan nous rejoint pour notre plus grand bonheur ; à partir de cet instant, elle nous apporta un confort indéniable. Deux petites ampoules ont fait leur apparition à l’extrémité de mon pied gauche, je les calme de suite et je les tuerais net le soir. J’oubliais ! le psychopathe qui m’accompagne à un sac à dos d’où peut-être un lapin blanc pourrait sortir à tout instant (pour les plus âgés cela ressemble à Remy Bricka). Fanfan nous préparera un ravito tous les 7 kms et quand j’en aurai marre on descendra à 5 kms. Du coca, du solide, de l’eau fraîche, du gâteau etc….

Amiens nous dévoile ses antennes ainsi que ses toitures les plus hautes.

 

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Fidji, amiénois depuis peu, vient à notre rencontre ; la nuit tombe, j’en ai marre, les kms paraissent s’allonger terriblement.

21h10 et 78 kms dans les guitares, j’en ai ras les burnes ; nous échouons dans un pub face à la gare. Une petite chope entre potes histoire de faire de beaux rototos ; en sortant j’ai une fois de plus les dents qui poussent. Les adieux sont volontairement brefs, je suis contraint de me tourner mentalement vers demain.

 


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Douche, tuage d’ampoules, miam miam, massage, minuit : il faut faire dodo.

6h00 : cocorico ! Arnaud arrivera en gare d’Amiens à 7h35, j’ai modulé mon parcours pour cette troisième, ne voulant plus subir les dangers des nationales, j’ai opté (pour une fois) avec sagesse sur un itinéraire de repli. A la sortie d’Amiens je bifurquerai sur la D11 en faisant l’impasse sur la ville de Doullens mais je gagne au change : la commune de Pas en Artois (son nom indique que c’est l’endroit le plus bas de l’Artois).

Arnaud et Fidji me déroulent un tapis royal ; ce dernier, Fidji (et non pas le tapis) dépose son carrosse à une vingtaine de bornes du départ.

 

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Les ravitos de Fanfan sont précieux et salvateurs.

Mes pieds font de la musique : tac, tac, tac tac bis et répétita .. Mon cerveau fredonnera ce rythme sans discontinue jusqu’à l’arrivée.

J’informe Arnaud, avant que mon esprit ne prenne du mou dans la corde à nœud, qu’il devra me gérer, me faire marcher dans les côtes et m’enjoindre à refaire de la musique dès que la configuration du terrain le permettra (Je viens de faire un choc cérébral avec ses mots techniques). J’aime entendre mes comparses discuter le bout de gras, je m’immerge dans leurs explications, je n’interviens pas (bah oui, le ch’ti sait être discret parfois).

Nous avons « couiller » grave, c’est la seule fois que nous n’avons pas fais un arrêt (bière) pression avant le repas du midi.

Fidji doit hélas nous laisser pour aller gratter de la guitare et mater du décolleté à tout va lors d’un mariage. Depuis quelques temps j’ai la nette envie d’une pizza maxi fromage, champignons et jambon (une douze parts me fera l’affaire).

Arnaud dit « banco » pour ce choix et nous envoyons Fanfan en éclaireuse dans la bourgade de Pas en Artois, histoire de dégotter un truc ayant un drapeau italien voire une friterie en guise de second choix.

Il ne nous faut pas perdre de temps et, en mettant les pieds directement sous la table, de précieuses minutes peuvent être « grappiller ». Le seul et unique resto est fermé ; elle se rabat sur le bar situé en face et parlemente avec le taulier. Ce dernier a eu vent via la télé de notre délire et exceptionnellement nous fera manger à la bonne franquette. Fabuleux ce repas !


 

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Des comme celui là j’en veux régulièrement. Deux pressions et trois verres de vin plus tard, nous reprenons la route, ça « grimpouille » féroce, la digestion fait autant de bruit qu’une machine à laver mal stabilisée en pleine essorage. Arras nous interpelle, sa banlieue est longue à traverser et ses trottoirs disjoints sont source de conflits entre le corps et l’esprit. Au maximum je resterai à gauche de la chaussée longeant la bordure du trottoir, à force ma jambe gauche deviendra plus longue de quelques centimètres. Une câle s’imposera dans la pompe de droite. François d’Arras nous rejoint et récupère Fanfan sous un pont que seule elle a trouvé sur notre parcours.

Arras nous ouvre ses portes ainsi que celles de l’un de ses nombreux bars ; je me fais repérer mais la soif me tenaille aussi fort que l’envie de poser mes fesses sur une chaise et d’étendre mes quilles de héron cendré.Arnaud doit nous quitter ; « ne te retourne pas Philippe, pense à demain, pense aux prochains amis qui viendront te guider, t’épauler, te booster ».

Cool, deux heures de course en moins, deux heures de repos en plus, c’est royal. 63 kms et 600m de D+ et de D-

 

 

Il me faudra un palan pour enjamber la magnifique et imposante baignoire, mais comme c’est bon. Deux bières, un sublime repas, un caoua, un massage et je me transforme en tronçonneuse ronflante.

6h00 c’est « la der des ders » François est déjà au poste de pilotage de la cuisine, je n’ai qu’à me déposer sur une chaise.

7h30 devant la gare, Dfi de chez U.F.O et de la confrérie des horizons nous rejoint, ce sera mon psychopathe de la journée, déguisé en frère tuc ce dernier ne cesse de me distraire, puits sans fond et d’une extrême gentillesse. François négocie sans rien lâcher une éventuelle disponibilité. Pris par le délire ce dernier ne veut pas en rester à quelques kilomètres, il réussira à être disponible jusqu’à 12h30 environ. « Mon » frère tuc idem, se décommande d’un repas familial. A croire que ma compagnie leurs plaît.


 

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Tac tac , tac tac . Je relance encore et encore, les ravitos deviennent des tremplins, les « cyclos » amateurs commencent à faire leur apparitions. A un rond point nous les embrouillons « Ils sont partis par là, non par là ».Un rien nous fait rire, je ne peux hélas raconter toutes les anecdotes mais elles sont nombreuses et resterons gravées en moi jusqu’à mon dernier souffle. Un vent de face avec des pointes à plus de cinquante kilomètres par heure nous freine considérablement, je vais y laisser des plumes mais pas grave. Une bonne petite pression avant Carvin avec les potos et nous revoilà ragaillardis.

 

 

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Un coca, deux casses-dalle, en guise de repas.

Tac tac , tac tac, mon regard devient fixe, obsessionnel, rien ne me fera dévier de mon but, tac tac,tac tac.

J’estime que nous allons être en conflit sur les cinq derniers kilomètres avec, soit la caravane publicitaire, ou soit avec les coureurs. Je ne pense plus qu’à avancer, d’autres amis sont venus nous rejoindre, François nous a quitté à contre-cœur. Mon bon Vincent est là, la vie est belle.

Hellebore la femme du Rag’ est drôlement balaise en lecture de cartes routières, elle s’impose à tous (si vous cherchez une orienteuse faites-lui signe) et nous dégotte un itinéraire bis aux petits oignons.


 

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Tac tac , tac tac, emmenez-moi les amis je ne peux plus réfléchir par contre j’avance, je relance, je dégage une force surprenante.

 

La fin est en vidéo

 


 

 

 

 

  Les photos ICI:

 

 

Tac tac , tac tac.

 

FIN

 


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