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L’essentiel est de prendre plaisir. Mes récits de course à pieds du marathon au 24 heures et autre délire en tout genre.

24 heures de Villennes 2010

Comment faire le compte-rendu d’une course insensée, 
d’une épreuve d’extra terrestre?
.
 

Vous prenez un couple de psychopathes de l’accueil (JL & Nadine), une demi-poignée d’amis bénévoles d’un dévouement sans faille, un peu de matos « High Tech », un peu de bouffe et énormément de bière.

Je viens de te planter l’organisation en quatre lignes (je reviendrai un peu plus loin sur ces maigres quatre lignes)

 

A cela vient s’ajouter une bande de « trompe la mort » qui dresse un campement style hippie mais ayant des cheveux courts. Si dans le lot il y en a quelques-uns aux cheveux longs, peut-être que c’est pour dissimuler une tonsure tout comme ceux qui se transforment le crâne en boule de billard, style monsieur propre, sans oublier l’anneau dans l’oreille (j’ai volontairement fait l’impasse sur Kojak pour ne pas déraper verbalement avec sa sucette qui ne quittait jamais le coin de sa bouche en proférant des slurppp goulus et salivaires).

 

Tu as trois sortes de joueurs (sportif)

Premièrement : les profanes, ceux qui feront le 6 heures (ils chopent rapidement des ampoules et n’ont pas encore acquis un contrôle dans la manipulation des outils mis à leurs dispositions).

 

Deuxièmement : les dévergondés (non pas des verges gondées) qui en feront douze, donc six de plus que les profanes si tu as bien suivi.

 

Troisièmement : les « pignoleurs », ce sont ceux qui s’astiquent le manche voire l’abricot pour la gente féminine - quoi que astiquer le manche du voisin ou l’abricot de la voisine… Mais cela ne nous regarde pas « tout à fait Thierry » - qui feront douze de plus que les dévergondés et dix-huit de plus que les profanes.

  Je viens de te planter les sportifs. 

Zut j’ai oublié un quatrièmement : les grands consommateurs d’houblons.

C’est de loin (faut s’éloigner) les plus intelligents ! ceux-là ont fini par ne plus se pignoler, leurs pucelage ressemble à une fresque de Lascaux et ont décidé d’occuper le terrain pendant 24 heures. Courir en équipe permet à un grand nombre de consommateurs d’houblon  de lever le coude régulièrement mais, pour ce faire, il faut hélas en sacrifier un à tour de rôle, ce qui lui permettra quand même d’éliminer les consommations discrètement sur le terrain de jeu.

Le plus fort c’est que cette équipe est seule en piste et donc doit se battre contre elle-même. Mais mon petit doigt m’a dit que l’année prochaine les « pcap » aligneront leurs dauphins, quoi que, eux tournent à l’alcool lourd, des substances qui te démarreraient une motobécane immergée dans la seine depuis la seconde guerre mondiale.  

 Je viens de te planter l’(es) équipe(s)  

Enfin bref ! Je m’égare mais je ne sais toujours pas par où commencer…

 

T’as déjà certainement vu dans un parc d’attractions une barque, ressemblant à un arbre taillé par des indiens, qui se déplace cahin caha sans se presser mais qui mine de rien, sans que tu t’en rendes compte, te fais grimper d’une petite quinzaine de mètres et qu’au détour d’un virage à la con  tu plonges comme dans un trou sans fonds ( non pas d’allusion à un suppositoire)  et que tu te retrouves avec les mômes hurlant et que pour sauver ton honneur, tu fais style « même pas peur ! ».

Je viens de te planter le parcours.    

J’allais oublier la cuisson : tu me mets tout ça à 30° C,  histoire d’avoir un max de galettes bien tièdes, et même parfois avec des morceaux saupoudrées généreusement sur le parc d’attractions qui raviront les pigeons, quoi que cela ferait une généreuse garniture pour pizza.

 Je m’égare une fois de plus. Je viens de te planter la météo. 

« Ch’ti j’ai à ta disposition une 3 secondes à ouvrir et trente minutes à replier ! »

1,80 m  de tente, mes orteils servent de fantasme aux  limaces.

Quatre Alsaciens, amis des organisateurs que j’avais déjà rencontré deux années plus tôt à 600 bornes de là. Un lever de coude à minuit : c’est de la, c’est de la mimi, c’est de la mirabelle ! Ricola mieux que la ventoline !

Les amis de mes amis sont mes amis.

Un certain Philippe Dieumègard me demande la permission de planter son ravito dans le prolongement du miens : « Toi le ch’ti, ce que j’aime en toi, c’est que tu ne te prends pas la tête. »

 

 

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 Je ne sais plus où j’habite je viens de te planter la convivialité. 

Ce n’est pas une épreuve pour les gringalets adeptes de la surface lisse. En quelques lignes j’ai sous-entendu un nombre incalculable d’excuses potentiels pour justifier un abandon. Mais c’est compter sans la magie mise en place et orchestrée par les organisateurs. Elle est drôlement vivante cette course et elle nous enveloppe d’une forme de bonheur transcendental.

Partir avant la fin serait comparable à déserter la table en plein milieu d’un repas de famille un 31 décembre à 23h59 mn.

Je suis revenu sur les quatre maigres lignes du début

 

 


 

 

 

 

 

 

J’ai fait le petit train avec ma foulée spéciale Paris Roubaix pour deux compères, comme annoncé dès les premiers kilomètres le marathon est avalé en pile poil 6h00.14 pour le second, repas et pose mirabelle à minuit oblige. Notre micro groupe s’est quelques peu disloqué sur le dernier semi avant les cent bornes. 

Une bienfaitrice douche, mon slip ressemblait à une bassine en tôle émaillé qui aurait passé son après-midi sur le périphérique intérieur de paname.

J’ai changé de peau à cent bornes après une longue séance d’introspection et j’ai laissé place à la dérision en m’affublant de mon déguisement, pour la plus grande joie des participants et de nos amis de l’organisation.

128 bornes et une poignée de cacahouètes.

Dans une course comme ça, on existe, on n’est pas un numéro de dossard, on a une identité et on est libre de choisir laquelle.  

Le cœur ralenti, les yeux s’embuent, la paix s’infiltre dans mes veines tel un poison suite à une morsure de serpent.


Je sais qui je suis  

 

La D.D.E pourrait faire un effort, il nous aura fallu 24 heures pour trouver la sortie de ce fichu lotissement.

 

 

Cette photo résume à elle seule les 24 heures pour qui se donne la peine de regarder avec son cœur...

 

img 5129

 


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P
<br /> <br /> salut mon chti.putain!!!qu'est-ce qu'on a rit là-bas,et que dire de tes 3 derniers tours........bises.<br /> <br /> <br /> <br />
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