L’essentiel est de prendre plaisir. Mes récits de course à pieds du marathon au 24 heures et autre délire en tout genre.
Avec du recul :
Basculer sur un réchaud à gaz car celui en titane est vraiment instable à
l’utilisation en condition réelle.
On en trouve à 50 gr environ (sans la
cartouche).
Privilégier la veste de pluie au poncho car ce dernier avec le vent passe parfois
par-dessus la tête et on ne voie pas ses pieds dans les passages techniques.
Il faudra également se munir d’un sursac imperméable.
Noter les numéros de téléphone des gites et refuge sur un carnet en les numérotant sur
la carte. Hélas, sans raison on en trouve avec la porte close ce qui n’est franchement pas cool.
A la place des gants en soie en privilégier des étanches car la pluie battante les
imbibe en quelques minutes.
Merci à Jean-Claude LORDIER pour son expérience partagée via son site qui est une pour ne pas dire la référence.
Grâce à lui, j’ai pu me projeter dans ce « délire » au fil des mois précédents le jour J.
Il faut prendre conscience que l’on est peu de chose face à cette immensité et que nous devons nous adapter et accepter
les conditions météorologiques parfois déstabilisantes, changeantes en quelques minutes.
Pas rare de se protéger d’un coup de soleil et cinq minutes ensuite mettre pull, gants et bonnet.
Amis randonneurs mes temps de parcours ne doivent pas être pris comme référence .
Ma progression bien souvent rapide est le fruit de plusieurs années de pratique sportive.
éditions pécédentes:
12 JUILLET 2011
14h00 : descente du train à ÉVIAN.
Un sandwich jambon de pays tout en marchant en direction de St Gingolph. Je me fais prendre en stop par des Cht'tis.
Tout est dans le sac à dos, « et s'ils redémarraient une fois le coffre refermé ? ».
Face à l'épicerie je trouve le GR5. Je prend mes marques progressivement, il faut faire abstraction du superficiel.
Au pied du col de Bise, je mets en place mon campement.
Le tendon d'Achille se comporte bien (trois mois que je suis sur la touche et un an qu'il me titille).
13 JUILLET
Col de Bise / « le crac »
Il pleut depuis hier soir 21 heures, j'ai du mal à avancer contre le vent.
Ça glisse dans la descente du Col de Bise, je me fais quelques frayeurs, mixe de Candeloro et Belmondo.
2 kgs d'argile sous chaque godasse, je pourrais ouvrir un atelier poterie.
Une pizza suivie d'un café poire artisanale à la Chapelle d'Abondance.
Il pleut et la tente n'est pas tout à fait sèche. 18 heures : un fermier m'invite dans sa grange.
On mange : fromage, deux bols de lait et on s'hydrate au cubit de Bordeaux.
Dormir au-dessus des vaches : inoubliable !!! Il pleuvra toute la nuit, mais je suis au sec, c'est royal.
14 JUILLET
« Le crac »/Refuge de la golèse
Il pleut. À midi je fais une halte au lac vert. Gastronomie succulente et un feu bienfaiteur.
La pluie cesse vers 15 heures.
18 heures : refuse de la golèse. On y mange très bien. Je passe à travers le lit à lattes et me rabats sur un autre, un sommier constitué d'un panneau en contreplaqué.
15 JUILLET
Refuse de la golèse/plan d'eau d'anterne
Descente sur Samoëns. Ville trop bruyante : marteaux piqueurs aux quatre coins en action qui déforment irréversiblement le paysage. Je me sauve, c'est bling bling.
Quelle journée ! Pas une goutte d'eau. Une bonne bière au refuge d'anterne. Une dernière et éprouvante ascension avant le magnifique spectacle. Mise en place de la tente, les pieds dans l'eau, repas, dodo, 19 heures 45.
16 JUILLET
Plan d'eau d'Anterne/les Houches
Debout 5 heures. Descente au gîte, un café, je barbotte quelques carrés de sucre. Le Brésent, 3 heures de montée éprouvantes, d'échelles, de mains courantes. Une épreuve.
La descente, 5 heures jusqu'au Houches.
Pizzas, beaucoup de "chinois/suisses/ allemands"... petit hôtel, les patrons ne prononcent pas un mot ou si peu de français 100 % touristique.
17 JUILLET
Les Houches/Le Prarion
Gros orage sur les Houches (annoncé par météo France), je fais mon mulet et je me suis pommé mais la pluie me stoppe à l'hotel refuge du Prarion. Produits locaux, glaces maison, fromages artisanaux, de vrais passionnés. Le hasard fait parfois bien les choses. Pluie toute la journée, visibilité quasi nulle. Couché de soleil splendide.
18 JUILLET
Le Prarion/Auberge la Nova Chapieux
Une journée énorme, un col à 2500 mètres, un mental en force. Température négative au départ. 8° en fin de matinée au Contamines Montjoie. Mon corps s'adapte. J'avale le col du Bonhomme sans être asphyxié. Il neige légèrement. La descente me vide du peu de jus qu'il me reste. Ultra sympa à l'auberge de la Nova. Je prends la demi-pension ( et les demi de bières), l'orage menace et des inondations sont possibles. Les Anglais savent faire la fête, que du bonheur que de les voir s'esclaffer en toute simplicité en s’hydratant au jus de houblon.
Rencontre de Kilian Jornet
19 JUILLET
Nova/Landry
Je me fais un copain de rando, nous resterons ensemble quatre jours sans vraiment avoir calculé quoi que se soit. Petit déj en groupe super sympa. La chaleur matinale laisse place au froid puis à la neige au col du Bressan. Un vin chaud au gîte, on dégage Vitesse grand V. La descente est interminable (3H30).
Landry, un petit hôtel sous la pluie. La mamie est charmante tout comme son accueil, sa gastronomie et ses chambres meublés. Tarif spécial gr5
20 JUILLET
Landry/refuge col du Palet
Repas midi, je fais croire à un couple de randonneur que la boite de pâté que je leurs tend et du pâtés de marmottes. Ils ont hésités quelques secondes avant de se rendre compte que je racontait des conneries . Stoppés à 14 heures par la neige (plus de 10 cm). Super refuge que celui du col du Palet , les Hottes sont très accueillants et la nourriture est de qualité. Le casse croûte à emporter est royal ainsi que la bière partagée avec les gardes du parc de la Vanoise
21 JUILLET
Refuge du Palet/Gîte d'Arpont (variante GR55)
12 heures de marche à fuir la neige et les pluies glacées. On s'explose le mental.
Le gîte de l'Arpont est accueillant, le repas du soir super.
22 JUILLET
Gîte de l'Arpont/Valfréjus (Les Herbiers)
Le petit déj médiocre, heureusement que je sais me servir de ce type de gazinière pour réchauffer le café glacé. Le sandwich à emporter est ridiculement petit et sec.
Le plus périlleux, ce sont les chiottes turcs à 5 plombes du mat, quand tu as les yeux encore collés et des sabots plastique en guise de chaussures à bascule.
Journée calme sans pluie (ou presque) malgré la descente à pic.
Thierry préfère cette option pour soulager son pied qui ne cesse de gonfler. On se sépare à Modane après 4 jours de simplicité. Il reprendra la route une fois sa santé améliorée. (j'ai appris par la suite qu'il dut abandonner et rentrer chez lui sur avis médical).
Je plante la tente de bonne heure à la sortie des Herbiers .Un ruisseau, j’en profite pour y prendre un bain de pieds. Enfin ! C'est quand même mieux que dans un refuge. Bonsoir plaque de chocolat.
23 JUILLET
Valfréjus (Les Herbiers)/Briançon
Je décolle très tôt à la frontale.
Il a plu une bonne partie de la nuit et le brouillard a pris le relais. En fin de matinée le soleil cogne terriblement. Peu de monde dans le secteur. Première rencontre avec le mistral. Mon pote Laurent (alias le Bagnard) me rejoint et nous goûtons les boissons locales une à une avant de passer à table dans une brasserie alsacienne. Je donne un cours sur la différence entre l'amer et le picon bière aux serveurs. Ils s'empressent de vérifier l'exactitude de mes propos sur internet.Pfffff bande de p’tit cons.
24 JUILLET
Briançon/Briançon
Je dois attendre demain car un colis m'attend en poste restante. Petit hôtel et bonne gastronomie. Mon « Lolo » me quitte pour rejoindre les 2 Alpes. J’en profite pour me refaire une santé, bain, sieste et perception de la télécommande histoire de mater l’arrivée du tour de France à l'auberge de l'impossible . Je secoue une bouteille d’orangina avant de l’ouvrir mais manque de bol c’était de l’orangina avec bulles . Ca ne tache pas la moquette en principe ..
25 juillet
Briançon/hauteur nord du Château de Queyras
La poste ... « non rien » « j'ai un colis ici ». « Non, il est au centre de tri postal, 200 mètres plus bas ». « Mais j'ai bien indiqué l'adresse de ce bureau de poste ! » Arghhhhhhh
Le GR dans Briançon est super pratique et bien balisé. Je dégotte une petite buvette pour midi. Hélas, la pluie s'installe à 14 heures et ne me lâchera pas de la journée. Je désespère de planter la tente sous cette pluie battante. Je me résigne à avancer et même à faire une nuit blanche, quand, ô miracle, une accalmie soudaine et un lieu propice au campement se dévoile devant moi. Feu de camp pour faire sécher mes fringues et me réchauffer. La tente est sous les sapins à deux pas du château de Queyras
26 JUILLET
Château de Queyras/La Barge
Un peu frais ce matin (-5° à Ceillac). Je grille du pain sur pierre en guise de petit déjeuner : « royal ! ». Il fait très chaud le midi. Ceillac est très touristique. Je chope la pluie en passant le col Girardin. Des trombes d'eau sur la couenne, je loupe l'embranchement Maljasset (faut dire que je venais de discuter avec 4 patous qui ne voulaient pas me laisser passer et continuer le GR...).. Cette descente dans de telles conditions est horrible, dangereuse, tueuse d'articulations et j'en passe et des meilleures. A éviter sauf, bien évidemment, si on aime les sensations fortes. Je trouve une zone plate à la sortie du village de la Barge. J'arrive à faire un feu (du sang de pyromane me coule dans les veines) malgré la pluie fine. J'arrive à sécher mon linge au bout de quelques heures. Une accalmie, j'en profite pour planter la tente. La pluie reprend de plus belle.
22 heures : je me glisse dans mon sac de couchage.
27 JUILLET
La Barge/Refuge de Bousiéyas
J'ai eu froid cette nuit, pour dire, j'ai dormi avec mes chaussettes et mes gants...
J'emprunte la variante GR56 histoire de faire quelques courses à St Paul sur Ubaye qui, en passant, est une charmante commune. Plaisant de s'asseoir sur une chaise à même la rue tout en discutant avec les gens du village. Le hic, c'est que le col pour rattraper l'Arche est interdit aux vélos et aux piétons. Les perdreaux sont au rond point. Je ne me dégonfle pas et je lève le pouce. Le 3ème véhicule me prend à son bord et me fait parcourir les 8 km qui nous séparent de Larche. Aujourd'hui la pluie s'est de nouveau invitée mais c'est devenu « normal ».
Je rechope le GR à Larche et découvre qu'il y a une toute petite épicerie au terrain de camping. 30 mn (et encore) sans pluie me permette de manger tranquillement. Ensuite c'est la traversée du Mercantour que je ne savoure pas à cause des conditions météorologiques calamiteuses. La pluie est de plus en plus forte et de plus en plus froide. Je me dépose à 18 heures 30 tel un flan énergiquement démoulé sur un banc salvateur du gite de Bousiéyas .Simple, accueillant, rustique, pas cher. La douche bof bof mais l'eau est chaude. Le soir je me retrouve perché sur un lit superposé, il ne me reste que 60 cm pour toucher le plafond. Je fais rire le dortoir en exposant le syndrome de la tranche de jambon dans le croque monsieur.
28 JUILLET
Bousiéyas/Refuge de la Roja
De magnifiques vallées se succèdent, le soleil daigne enfin se montrer, j'en profite pour manger à une terrasse de St Etienne de Thinée
C'est apparemment l'arrière garde de Nice, la commune est chargée en poufs : Quel contraste avec le gîte de la nuit précédente. Ça blaire à plein nez la coquine dans le resto,les nuits doivent être chaude. J'y mange un bon magret et finis le repas par des profiterolles. A cette minute là, je ne savais pas qu'un mur de 800 m de dénivelé m'attendait quelques km plus loin, sous la pluie bien évidemment.
Revoilà le soleil, je contourne un troupeau de moutons, le berger sort de sa cachette une fois que je suis passée (on en reparle plus bas). La descente est belle, quelque peu technique, mais je ne la subis pas.
18 heures, j’arrive au gîte. La bière corse y est excellente, le gîte est refait à neuf. La patronne est Québecquoise. Repas sublime, douche et chambre irréprochables.
29 JUILLET
Roja/St Sauveur de Tinée
Sublime journée, paysage magnifique. Je discute plus d'une heure avec un berger. Il m'offre un café, on parle des ravages des loups ainsi que des gardes du mercantour qui se déguisent en randonneurs, d'où leur méfiance précitée la veille. Je ne peux, hélas, lui proposer de lui acheter un chiot car il me reste des bornes à parcourir et pourtant j'en raffolerais.
La descente sur St Sauveur est longue mais le paysage est magnifique. Je fais le plein à l'épicerie ainsi qu'à la boulangerie. Je plante la tente au pied de la chapelle St Roch. 21 heures dodo. Tiens ! Une pluie, pas bien méchante, clôture cette journée plutôt sèche...
30 JUILLET
St Sauveur ......./Utelle
J'ai une de ces patates aujourd'hui ! J'envoie du lourd comme on dit. J'ai pas le temps de compter jusque 2 que le tonnerre donne suite à l'éclair, il est juste au-dessus de moi. Il ne faut pas traîner. Ancienne caserne, ancienne colonie de vacances abandonnées, quel gâchis ! Il y a de quoi faire ici je pense.
L'auberge Utelloise : toutes les boissons sont soit à 1 € ou à 2 €. On ne donne pas dans le détail. La femme de Monsieur le Maire est super sympa. Le gîte est à un prix modeste. Des britichs passent à table à 18 heures dans le refuge… enfin bref.
Il y a la fête dans le village ! Une momie à 1 €, j'en prends quelques-unes. Ça se termine en tournée générale avant de passer à table. J'y suis convié pour 12 € le repas qui sera royal.
J'ai la nette impression que ce sont les femmes qui portent la culotte dans ce village.
31 juillet 2011
Utelle / Nice
La nuit fut courte, les derniers fêtards sont passés sous les fenêtres à trois plombes du mat. Je déhotte du dortoir, sans bruit, mais la british est aux aguets. Pas le temps de sortir des toilettes du RDC qu’elle s’accapare le coin cuisine ainsi que la plus proche des deux tables. Je lui affiche un sourire à la Michel Leeb et je sors sans me retourner. Je prends mon petit dej sur la place du village désertique à cette heure ci.
Ca sent bon ici.
Pas de grosses difficultés aujourd’hui malgré quelques raidillons plutôt costaux. J’ai plus de jus dans les guibolles mais mon cerveau fonctionne en apparence pas trop mal.
Repas diététique à midi constitué de trois pains au chocolat, d’un coca et d’une bière bien fraîche.
Nice approche, Nice est à portée de regard, je ne suis pas pressé et paradoxalement j’ai envie que cela s’achève, je dois me protéger mentalement et rentrer dans cette ville progressivement. Je fais des paliers histoire d’habituer les sens à cette fourmilière bling bling number one.
Je m’effondre sur la plage, deux touristes s’inquiètent de mon état, ils me proposent de l’aide que je ne peux refuser.