L’essentiel est de prendre plaisir. Mes récits de course à pieds du marathon au 24 heures et autre délire en tout genre.
Le Nord est définitivement trop loin pour moi
Je me l’étais prise en pleine poire celle là il y a environ trois années, séquentiellement elle se rappelle à mon bon souvenir.
A-t-il mesuré l’impact et le poids de ses mots ce sudiste d’adoption ?
Sachant que les organisateurs du 24 heures de Paris feront l’impasse sur l’édition 2010, j’ai ciblé dès le mois de juin MARSEILLE pour terrain de jeux open bar h24.
Mes 2 premiers 24 heures je les avais faits au feeling sans vraiment suivre de plan d’entraînement et encore moins de plan de bataille.
Pour celui-ci, je me suis donné les moyens pour espérer atteindre la barre des 150 ayant une marque à 134 cela ne devrait pas trop poser de problèmes (chante beau merle tu auras une belle cage). Une prépa physique et alimentaire durant l’intégralité des deux mois précédents (sauf les week end, faut quand même pas déconner). Le 11 novembre j’effleure mon record sur semi marathon de moins de 30 secondes dans des conditions météo difficiles (c’était un avant goût).
C’est donc confiant que j’organise les 3 dernières semaines à assimiler l’allure spécifique du 24 heures
Mes sacs sont prêts depuis lurette, j’ai osé y mettre trois paires de gants pour pallier à mes problèmes de circulation sanguine, mes doigts deviennent blancs et il m’est extrêmement difficile de rétablir la circulation.
Je vais à MARSEILLE dans le chud là où il fait toujours beau, alors, peuchère, je remise les chaufferettes de poche au placard.
Le réchauffement de la planète nous gratine d’un automne Sibérique .Les mammouths ont pris en pleine bouille une glaciation, on ne parlait pas de réchauffement de la planète à l’époque. Les égyptiens ont abandonné la vallée du Nil et je ne vous bassine pas avec les Incas. Excusez, je m’égare, certainement à cause de mon cycle menstruel.
On prend le n’avion avant le chant du coq avec Arnaud et direction MARSEILLE.
C’est à partir de ce moment là que nous sommes probablement rentrés dans la cinquième dimension.
Samy Naceri dans le film taxi est un moine tibétain à côté de JL, il empreinte les voix de tram avec son bolide, fait demi-tour et je ne sais même plus si on a fait une marche arrière à un moment ou à un autre. Le chauffeur du tram asiatique de père en fils, depuis des générations, en nous voyant en a perdu le « bridage » de ses yeux tellement il les écarquillait.
Pour JL un raccourci c’est trois fois à droite. Le clebs des Gypsy King a encore l’ADN du pare-chocs et moi celui du pare brise. On rencontre plein d’autres kikous et passons à table avec un estomac ressemblant comme deux gouttes d’eau à un bilboquet. Pour les toilettes il faut passer derrière le bar, le longer prendre la porte de gauche au fond, car celle d'en face c’est celle du frigo. Avec deux grammes dans chaque bras …. Non je m’auto-censure sur ce coup là.
Ensuite nous allons nous affaler dans les moelleux canapés de nos hôtes en sirotant une petite boisson chaude à base de plantes (quoi cela te trou le fi*n ?)
Direction le terrain de jeu, quelques rafales de vent nous font plisser les yeux mais rien de bien méchant (pour le moment).
On déballe le fut de bière et l’installons à coté de ses frères fûts ibériques .Allons au vestiaire serrer quelques paluches et claquer quelques bises tout en se changeant : trois couches, sinon rien !
Je passe les 60 bornes en 9h00 selon ma garmin, ensuite elle ne me donnera plus d’information enregistrée. Elle va bientôt finir sa vie dans le bac de recyclage. Impossible de s’harmoniser avec l’affichage kilométriques car il se passe environ 1h30 avant qu’il ne soit affiché. Pour les nouvelles fraîches, faites comme la météo, attendez le dégel. De plus, une double erreur humaine a calibré à la baisse de pratiquement 10 % la distance de la boucle. Cette info nous n’en prendrons connaissance que deux heures avant la fin des 24, nommons la BING BANG
Au creux de la nuit le mistral s’installe, on se le prend en pleine poire sur pratiquement la moitié du parcours. Je ne ressens rien, je suis étranger en moi, toutes les connexions sont interrompues par le froid. Totalement amorphe, je continue en mode escargot bavant du pif. Malgré deux épaisseurs sur les oreilles, plus le mp3, j’entends toujours la marche funèbre du mistral. Un mistral qui te freine, qui te glace, qui te fout des coups de ciseaux à bois dans le mental. Les ravitos fortement arimés sont à rude épreuve, des bacs de plusieurs kilos de victuailles sont balayés comme des fétus de pailles. Un repli dans des locaux en dur est inévitable pour les stoïques bénévoles. Je ne sais plus si j’ai froid, je ne sais plus si j’ai faim et encore moins si j’ai soif
Me suis-je trop focalisé sur ces informations mathématiques, moi qui laisse une place importante au n’importe nawack ?
N’empêche que je l’ai dur et l’envie de stopper tout et de me foutre au chaud me prend à la gorge, de toute manière je n’avance plus et vu mon kilométrage affiché c’est plié pour les 150. Sans savoir pour le BING BANG je vais rejoindre les potos au chaud et déguste la chartreuse avec mon bagnard.
Je passe encore dans une autre dimension je m’endors à coté d’un bagnard et je me réveille au cotés d’un C.R.S ouhaaaa trop balaise la chartreuse !
José me balance un coup de pompe au derche virtuellement et me motive pour remettre le couvert, cela fait 3 heures que je suis échoué ici. « Ok mon pote, pour te faire plaisir je vais essayer de faire un ou deux tours mais si cela souffle toujours aussi fort je remballe les gaules et je retourne tutoyer la chartreuse ». Bilan de la manip, c’est qu’au bout d’une plombe c’est lui qui se retrouva échoué dans mon sac de couchage et moi je faisais l’élastique entre le ravito chaud, le ravito perso et je me suis même payé le luxe de passer entre les mains du kiné un petit quart d’heure. Le soleil pointe son nez en début d’après midi mais la sensation de froid est omniprésente. J’accroche deux galinettes cendrées venues ici pour faire 5 bornes alors je les ai suivies histoire de faire mon provoc. Je pilote ma deux chevaux sur deux tours à 9 de moyenne.
Un super héros à l’obligation de foutre son slip par-dessus son collant moule boule,
Un grand machin tout vert, fatalement laisse des traces de son passage
Un accueil sublime de A à Z, une équipe sympathique et dévouée à la cause du Téléthon. De nouvelles rencontres, de nouveaux liens d’amitié se sont tissés au fil des heures. C’est cela l’esprit des courses horaires.
Selon Bernard (le pirate) j’ai fait également l’erreur de donner mon sang moins de deux semaines avant les réjouissances, il en faut huit pour que le sang soit régénéré totalement. Y en a qui se transfuse du sang avant une épreuve, moi je fais tout le contraire ! CQFD
Chapeau bas à lui pour sa perf ainsi qu’à tous ceux qui ont osé prendre le départ de cette épreuve qui nous marquera à vie