L’essentiel est de prendre plaisir. Mes récits de course à pieds du marathon au 24 heures et autre délire en tout genre.
Gérer le temps dans l’espace
Départ du nord à 21h00 lundi soir, 2 heures de sommeil sur une aire de repos du coté de Lunéville.
1er jour
Je stationne mon carrosse à deux pas de chez Laurent, direction la gare de Strasbourg en longeant le canal. La piste cyclable se réveille au son des cliquetis des sonnettes. 6 bornes environ. La gare est immense, mélange d’ancien et de modernisme. L’approche est plutôt bonne. Direction le territoire de Belfort, une putain de bombe d’1,80m contrôle les billets. Un déhanché à te faire choper le mal de mer à Tabarly. Mais elle a un tout petit défaut je suis persuadé que sa mère à copuler avec un toucan pour avoir hérité d’un blair d’une telle importance.
Je chope ensuite un bus pour Giromagny
Première rencontre avec un gars du club Vosgien.
Les travaux sur la piste de ski du ballon d’Alsace me feront perdre pratiquement trois heures, je retrouverai l’un des panneaux indicateurs couché dans les myrtilles à deux pas de la pelle hydraulique. La chaleur est étouffante, j’avance très (trop) doucement, le sac me blesse les épaules.
Des sources bienfaitrices, la descente au plan d’eau des perches est éprouvante
La vue est sublime, le repos réparateur, le bain mémorable. Le sommeil difficile mais réparateur.
Ballon d’Alsace 1247m
Col des Charbonniers 1138m
2ème jour
Le sanglier restera l’animal du jour
8h30 dans la forêt
20h30 dans l’assiette
Se faire charger par un sanglier alors que tu ressembles à « Picatchou » avec l’harnachement te fait prendre conscience de ta vulnérabilité.
J’ai compris que pour les Alsaciens tout est à 20 mn j’en rigole avec le recul.
Très grosses chaleur sur Thann
Une source taillée dans un tronc d’arbre.
8,50 euros le refuge de Molkenrain
Accueil merveilleux, apéro gratos et côte de sanglier au barbecue en prime.
Perçage d’ampoule
Dodo car demain c’est un gros morceau à avaler.
Rimbachkopf 1195m
Thann 360m
Molkeirain 1125m
3ème jour
Précieux conseil du gérant, bénévole du refuge. Serre ton sac à dos à « mort » à la ceinture pour basculer la charge vers le bas. Cela se porte avec la ceinture et non pas avec les épaules.
A l’assaut du grand Ballon.
La montée est longue, beaucoup de champs d’orties à traverser. Putain de piste de ski les indications fondent comme neige au soleil ….
Coup de bol je suis sur la bonne trace. Parfois des tronçons cassant amplifiés par la chaleur et la raréfaction de l’air me mettent à rude épreuve.
Le site est magnifique mais mal géré, ça pue le fric et même pas un robinet en libre accès. Ici si tu ne consommes pas tu passes ton chemin. D’un coté un self service et de l’autre un resto aux trois serveuses chinoises, la nourriture y est très bonne. Extrêmement difficile pour une dame d’avoir un sandwich à emporter.
Ne sommes-nous pas tous égaux ?
Ferme auberge en contrebas, l’ambiance y est familiale et aucun problème pour avoir un casse- croûte à emporter pour le soir. Merci à eux, un petit mot dans le livre d’or s’impose. « Le Grand Ballon c’est ici et non pas 20 mètres plus haut, signé chtigrincheux ».
Les premières crêtes vosgiennes sont plutôt roulantes pour un marcheur, le vent s’impose.
Piste de ski du Marskstein panneaux indicateurs arrachés, cassés et ici Monsieur vous êtes sur une piste de ski et non pas sur un chemin de randonnée. Je lui aurais bien fait bouffer mon bâton à celui là mais bon…..
Refuge de Hahnenbrunnen, accueil sublime, tisane, gniole fou rire etc. Tous des anciens coureurs à pieds .9 euros la nuitée.
Appel téléphonique sous l’éolienne, bonne nuit les petits.
Col Amic 828m
Le Sudelkopf 1012m
Le Grand Ballon 1424m
Hahnenbrunnen 1166m
4ème jour
Départ après un super petit déjeuner. On se promet de se revoir, direction les crêtes, plutôt roulante dans la première partie ensuite ça vallonne féroce.De véritables escaliers de pierre disjointes et d’hauteur de marches inégales. L’orage menace, l’orage est là. Vite un poncho, sous les arbres trop petits, 500 mètres un refuge, un feu de cheminée. C’est le top ! Vive le club Vosgien.
J’allume féroce, j’ai de bonnes jambes, j’avale le Hohneck .
Je ne m’y attarde pas, idem : aucune nourriture à emporter mais vous pouvez prendre une part de tarte à la myrtille. Sans commentaire. Vive le fric.
Le vent est terrible, les nuages sont partout et épousent les formes des versants, visibilité à moins de 15 mètres. Le col du Calvaire sous la pluie, bof sinistre, je phone au gîte suivant, il reste une place .2h30 de route pffff les fortifications sont impressionnantes la vie s’est figée ici.
Gîte de l’étang du divin
Schweisel 1271m
Mutlach 529m
Petit et grand Hohneck 1142 et 1364m
Col de falimont 1306
Col de la Schlucht 1139m
Gazon du Fain 1302m
Col du cavaire 1144m
Tête des faux 1200m
5ème jour
Cela t’apprend à avoir de l’ordre autant dedans que dehors
L’essentiel est ancré en nous
C’est la classe au gîte de l’étang du devin, je suis à 100% retapé.
La végétation et l’état d’esprit humain est différent d’un versant à l’autre du col du Bonhomme.
Les températures sont plus douces j’envoie plus fort sur les jambes et sur le bâton.
La journée s’écoule paisiblement, les difficultés sont moindre mais tout autant destabilisante. Hier j’ai fais fort, voire trop fort, le « jus » me manque rapidement. Ribeauvillé et son flot incessant de touristes m’étouffe, impossible de trouver une chambre en dessous de 50 euros (pas mal pour un gîte à 4 étoiles). A l’Arabe du coin je me munis de deux sandwichs au thon. La journée touche à sa fin, il me faut retourner dans la forêt pour installer mon campement.
Je passe les trois châteaux sans regret et trouve une niche salvatrice au bout de quelques kilomètres.
Je passerai la nuit avec la lampe de poche dans une main et le couteau à proximité de l’autre.
Autant la journée les animaux sont discrets que la nuit une hystérie générale les transcende pendant quelques heures. Le silence s'en suivant est des plus impressionnant...
Le Bonhomme 949m
Col des Bagenelles 804m
Ribeauvillé 267m
Château de haut Ribeaupierre 645m
6ème jour
En longeant la montagne des singes je ne peux m’empêcher de me faire plaisir en poussant mon cri à la Johnny Weissmuller. Panique parmi l’organisation, les enfants le reprennent en cœur.
Grand fou ne change pas.
Journée sans difficulté majeure, malgré la distance je savoure mon cheminement, rendez-vous pris avec Astra à Andleau pour un rapatriement bienfaiteur.
J’aurais bien poussé à Barr, normal pour un chtigrincheux, mais quand on voit avec quelle ville Andleau est jumelée me contente amplement.
Château du haut Koenigsbourg 700m
Chatenois 204m
Château de Berstein 479m
Ingersberg 901m
Analyse :
La mécanique se met en place au bout de 4 jours.
Prévoir plus de nourriture de base sous emballage. Peut-être des doses de confitures, lait concentré enfin bref du nourrissant prenant peu de place. Le pain trempé dans de la soupe d’un sachet déshydraté c’est royal ! Choisir du pain qui se conserve.
Le bâton en noisetier devient au fil des jours un membre supplémentaire jambe, bras voire les deux.
Ne pas se surestimer, préparer son parcours en visionnant les éventuels points d’eau ou communes accessibles.
La satisfaction est grande, l’enrichissement n’en est moindre.
Le sud du gr5 m’attire.
Vive les sentiers entretenus par le Club Vosgien !
Merci les amis